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Côté face, on lutte pour la vie, côté pile, on spécule. Depuis janvier, le nombre d’enregistrements de noms de domaine liés au Coronavirus s’envole, les enchères grimpent… Les prix flamberont-ils ?

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire d’Internet que des noms de domaine sont enregistrés à des fins spéculatives. Élections, événements sportifs, « bug de l’an 2000 »… ont déclenché des vagues d’enregistrements. Mais la pandémie qui sévit actuellement a transformé la vague en tsunami. Plus de 120 000 noms de domaine auraient été enregistrés entre le 1er janvier 2020 et le 8 avril, d’après la liste établie par la société américaine DomainTools. On trouve dans cette liste des noms de domaine formés de termes liés directement à la pandémie, comme Covid et Corona, mais aussi leurs variantes typographiques et/ou homoglyphiques, telles que cOvid ou cOv1d, carona ou corrona, sans compter ceux comportant les termes gel, masque, etc.

Qui achète et pourquoi ?

Enregistrer un nom de domaine est simple. Particulier, entreprise ou organisation, il suffit d’être le premier arrivé pour être le seul servi. D’après les milliers de noms déjà enregistrés sur la liste citée plus haut, on peut distinguer :

  • Les noms légitimes : ils sont destinés à l’information des internautes, ou à la récolte de don, comme « coronavirus-covid19.fr » qui mène directement au site de soutien à la fondation APHP. Certains sont enregistrés par les marques et correspondent aux produits de protection autorisés et adaptés à la pandémie (gels, masques) ; d’autres enfin par des internautes soucieux d’éviter toute exploitation frauduleuse d’un nom, c’est le cas par exemple de « covid19.be », enregistré par un particulier belge,
  • Les noms enregistrés à des fins spéculatives : tous ces noms ne seront pas vendus, comme « sex.com » en son temps pour la “modique” somme de 14 millions de dollars ! Mais on observe déjà sur le site d’enchères SEDO des offres supérieures à la moyenne des transactions habituelles sur le second marché des noms de domaine. Ainsi : « chloroquinephosphate.fr », « phosphatechloroquine.fr » ou « sarscov2.fr » , proposés au prix de 10 000 € ou encore « phosphatechloroquine.com » à 8 000 $,
  • Les noms enregistrés à des fins frauduleuses ou malveillantes : Selon Sean McNee, directeur recherche et développement de DomainTools, leur nombre a augmenté de façon exponentielle, « comme le nombre de cas de la maladie dans le monde ». Le site « prevention-coronavirus.fr », cité par notre confrère Numerama en fait partie. On y trouve notamment des produits vendus à des prix prohibitifs. Plus grave, d’autres vendent des produits potentiellement dangereux pour les consommateurs, comme nous le rappelions dans notre article du 7 avril dernier.

Dans le contexte actuel de pandémie, il ne suffit donc pas d’informer les utilisateurs des risques auxquels ils s’exposent quand ils achètent sur Internet des médicaments ou masques de protection anti-Covid. Car lorsqu’il y a pénurie, l’anxiété prend le pas sur la raison et la commande suit… Surveiller les enregistrements de noms de domaine est une nécessité. Rappelons qu’en cette période de confinement, EBRAND met à la disposition des autorités et des industriels des secteurs concernés ses outils de surveillance des noms de domaine et de détection de la fraude.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Raphael Tessier
+33 1 40 28 15 72
rtessier@ebrandservices.com

 

 

Par Raphael Tessier et Sophie Audousset pour EBRAND

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