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Une fois par an, le nettoyage de votre portefeuille de noms de domaine est fortement recommandé. D’autant que la crise du coronavirus a favorisé le développement du e-commerce et modifié le comportement des consommateurs sur Internet. Alors, quelles extensions conserver ? Lesquelles sont en perte de vitesse ou à risque de cybersquatting ? On vous dit tout…  

 

Selon le récent rapport Afnic, on décomptait fin décembre 2019 environ 395 millions de noms de domainedans un marché mondial toujours largement dominé par le .COM avec 149 millions de noms (soit 43 %). Ces noms se répartissent dans les 1 588 extensions ouvertes à ce jour. Parmi elles, on distingue plusieurs catégories :

  1. Les extensions historiques, dites « Legacy TLDs » : il s’agit des .COM, .NET, .ORG, .BIZ, .INFO, .AERO, .ASIA, .CAT, .COOP, .JOBS, .MOBI, .MUSEUM, .NAME, .POST, .PRO, .TEL, .TRAVEL, .XXX. Créées avant 2012, elles rassemblent 181 millions de noms de domaine.
  1. Les extensions géographiques, dites ccTLDs (.DE, .FR…) : Elles représentent environ 132 millions de noms. Selon les stratégies marketing adoptées par les registres, il se dessine deux sous-catégories qu’il importe de connaître lorsqu’on définit un périmètre de protection sur Internet :
    • Les « vrais ccTLDs » (127,5 millions de noms), c’est-à-dire les extensions commercialisées pour représenter un pays (.FR par ex.) ;
    • Les « quasi gTLDs » (4,6 millions), des extensions dont l’originalité est d’utiliser des codes pays à des fins génériques : le .TV (Iles Tuvalu – « Télévision »), le .ME (Montenegro – « Moi »), le .CO (Colombie – « Commercial »), le .NU (Ile de Niue – « Nouveau » en suédois), le .IO (Territoires britanniques de l’Océan indien), le .LA (Laos – « Los Angeles ») et le .VC (Saint-Vincent et les Grenadines – « Venture Capitalist »).
  1. Les nouvelles extensions, dites nTLDs : Avec 33 millions de noms, elles représentent 8,1 % du marché total. Créées à partir de 2014, elles intègrent des extensions génériques, géographiques (correspondant à des noms de régions ou de villes), communautaires (.GAY, par ex.) et de marques, c’est-à-dire les extensions créées par de grands groupes pour leur propre usage (.BNPPARIBAS, .LECLERC, .SNCF…).

Dans ces trois catégories s’ajoutent et se répartissent les 48,6 millions de celles qu’on nomme les « penny TLDs ». . Il s’agit d’extensions « low cost », telles que le .XYZ, proposées gratuitement ou à un tarif symbolique pour susciter l’intérêt du public et de certains investisseurs appelés « domainers ». Leur stratégie de vente se traduit par des enregistrements massifs la première année d’achat et un fort taux d’abandon l’année suivante lorsque les noms doivent être renouvelés à un tarif supérieur. Des extensions à intégrer dans un périmètre de sécurité lorsqu’on est une entreprise internationale. Vous en trouverez la liste plus bas.

 

LE BAROMÈTRE DES EXTENSIONS À FIN 2019

 

Dans ce paysage en constante évolution se dessinent quelques tendances qu’il importe de connaître avant de procéder à la révision de son portefeuille de noms de domaine et de son périmètre de protection sur Internet. Les variations les plus pertinentes montrent à quel point le marché « dépend » d’un petit nombre d’extensions dans chacun des segments, Legacy TLDs, ccTLDs et nTLDs.

Une tendance générale qui résulte d’un double constat : plus d’extensions sur le marché d’une part, mais des budgets noms de domaine revus à la baisse d’autre part. Et lorsque des choix s’imposent, on se concentre sur ce qui est véritablement utile et générateur de profits.

Tendance 1 – La croissance du .COM et le déclin des autres « Legacy TLDs » :

Le .COM domine toujours largement le marché tant en volume de noms de domaine qu’en termes de croissance (+ 7 % de créations selon le rapport Afnic 2019) malgré un taux de renouvellement en légère baisse (78,1 % en 2019). On constate en revanche :

  • une mauvaise performance des .BIZ et .INFO : peu de créations dans ces deux cas et des taux de renouvellement inégaux (dégradé pour le .BIZ à 58,4 %, meilleur pour le .INFO à 63,9 %) ;
  • un .MOBI orienté à la baisse, faute de créations (destiné à identifier les contenus optimisés pour mobile, il peine à faire preuve de son utilité) malgré un taux de renouvellement de 79,1 % ;
  • une forte diminution des créations en .NET (- 11 %), en partie due à l’augmentation des tarifs du registre Verisign, mais un taux de renouvellement proche de celui du .COM (79 %) ;
  • une chute des créations en .ORG (- 12 %), toutefois compensée par un meilleur taux de renouvellement que le .NET (81,9 %).
Legacy TLD Million de domaine en 2019 Var.
.COM 148 817 5 %
.BIZ 1 635 -27 %
.INFO 4 942 -11 %
.MOBI 435 -9 %
.NET 13 737 -4 %
.ORG 10 454 -2 %
Autres 1 120 -4 %

Tendance 2 – La croissance des extensions pays en 2019 (+ 4,8 %) dépend d’un petit nombre d’entre elles

Le .CN domine toujours le marché des ccTLDs avec 25,9 millions de noms de domaine et une croissance spectaculaire de 26,8 %. L’extension représente un peu plus de 45 % des noms enregistrés en Chine, à côté du .COM (30 %) et du “.中国(3.6 %), selon le registre chinois.

Le .CO, un quasi gTLD commercialisé comme une alternative au .COM et soutenu aux États-Unis par GoDaddy (premier registrar mondial) et par Google (premier moteur de recherche mondial), peine à dépasser les deux millions de domaine tandis que le .COM en compte presque 150. Manifestement, les utilisateurs n’ont pas encore été convaincus et restent fidèles au .COM.

Notre .FR national, malgré les campagnes de promotion successives menées par l’Afnic, n’enregistre que 3,4 millions de noms de domaine alors que les derniers chiffres de l’INSEE pour la même année font état d’un total proche de 4,5 millions d’entreprises en France. Plus d’un million d’entreprises françaises bouderaient-elles le .FR ? Et quid des entreprises étrangères présentes sur notre territoire ? Un seul constat, une croissance de + 3,7 % seulement en 2019 alors qu’elle était de + 4,4 % en 2018.

Les plus fortes variations sont rappelées dans le tableau ci-dessous :

ccTLD Million de domaine en 2019 Variation
.CN (Chine) 25,9 + 26,8 %
.PT (Portugal) 1,2 + 11,3 %
.MX (Mexique) 1,2 + 11,1 %
.UK (Royaume-Uni) 13,0 + 8,7 %
.IN (Inde 2,1 + 7,5 %
.CO (Colombie) 2,3 + 5,5 %
.BR (Brésil) 3,5 + 3,9%
.FR (France) 3,4 + 3,7 %
.CA 2,8 + 1,1 %
.DE (Allemagne) 16,3 + 0,7 %
.NU (Niue) 0,3 – 34,0 %
.TW (Taïwan) 3,6 – 25,4 %
.KR (Corée du sud 1,1 – 16,6 %
.RO (Roumanie) 0,6 – 14,6 %
.US 1,8 -13,8 %
.SE (Suède) 1,5 – 9,8 %

 

Tendance 3 – Les nTLDs en croissance

Les nouvelles extensions, dites nTLDs, dans leur ensemble ont accentué leur croissance en 2019, avec une augmentation de 19 % en stock selon le rapport Afnic, mais les leaders sont celles qui ont adopté un positionnement  « low cost » ouvert à tous (penny TLDs). D’une manière générale, la croissance des nTLDs est boostée par le .ICU qui signifie « I see you », extension .MARQUE ouverte au public et promue comme une extension générique, d’une part ; et par le .SITE « See who’s on site », extension dite générique qui semble séduire les indécis parmi les 1 588 extensions du marché, d’autre part.

Le tableau ci-dessous fait ressortir les performances réalisées par ces nTLDs, à la hausse ou à la baisse.

ccTLD Million de domaine en 2019 Var.
.ICU 4 923 1 599 %
.WANG 1 046 568 %
.FUN 586 180 %
.LIVE 730 171 %
.SITE 2 036 112 %
.APP 743 106 %
.VIP 1 421 67 %
.XYZ 2 930 27 %
.ONLINE 1 458 26 %
.WORK 677 27 %
.SHOP 690 4 %
.LOAN 24 – 99 %
.BID 28 – 88 %
.WIN 80 – 83 %
.LTD 266 – 58 %
.TOP 3 733 – 6 %
.CLUB 1 579 – 6 %

Tendance 4 – Quelques extensions en perte de vitesse

Les nTLDs géographiques .BERLIN (- 5 %), .MIAMI (- 6 %), .BOSTON (- 9 %) et .LONDON (- 19 %) sont dans une situation préoccupante, faute de promotion mais peut-être aussi d’un manque d’intérêt de la part du public. Le .PARIS quant à lui plafonne à quelque 20 000 noms de domaine selon http://www.hosterstats.com/ alors que le .BERLIN en détient aux alentours de 50 000.

Le .LOAN (TLD générique) perd de son côté 2,2 millions de noms de domaine en un an tandis que le .ASIA(Legacy TLD) voit ses enregistrements chuter de 53 % sur la même période.

On retiendra notamment de l’analyse que : « la bonne santé du .COM en termes de créations (+ 6 % en 2018, + 7 % en 2019) peut s’expliquer par un recentrage des utilisateurs sur les extensions qu’ils connaissent le mieux. » Pour cette raison, les “domainers” (personnes enregistrant des noms de domaine pour les revendre aux plus offrants) tendent à privilégier les extensions ayant pignon sur rue au détriment d’extensions moins populaires. 

 

CONSEIL EBRAND : RENOUVELER OU PAS UN NOM DE DOMAINE ?

Quatre raisons principales motivent le renouvellement ou non d’un nom de domaine :

  1. le nom est utilisé (site Web, site de vente en ligne…) et donc important pour son titulaire ;
  2. le titulaire veut conserver ce nom même s’il ne l’utilise pas actuellement (projet en cours, conviction que le nom prendra de la valeur…) ;
  3. pour protéger ce nom parce qu’il correspond à une marque (dépôt défensif) ;
  4. parce que le titulaire renouvelle ses noms de domaine sans se poser de questions sur l’intérêt de l’opération ou sur son coût.

Les deux premières raisons sont les plus déterminantes dans le processus de décision. Les deux suivantes, dans un contexte où les budgets sont souvent revus à la baisse, sont parfois l’opportunité de réaliser un arbitrage afin de faire des économies.

Rappelons que la meilleure alternative aux dépôts défensifs reste la surveillance des noms de domaine. Elle permet d’identifier les enregistrements frauduleux dès leur détection et d’agir rapidement lorsqu’ils représentent une menace réelle et sérieuse pour l’activité de l’entreprise. À ce sujet, pour une meilleure maitrise du budget, nous conseillons d’opter pour un service clé en main, incluant l’analyse des résultats ainsi que les actions précontentieuses.

Ci-dessous, vous trouverez respectivement les « penny TLDs » et « quasi gTLDs ccTLDs » dont on a parlé plus haut, ainsi que les extensions considérées “à risque” par le site www.spamhaus.org (extensions utilisées pour générer des campagnes de spam). Nous préconisons d’en tenir compte lors de la définition d’un périmètre défensif sur Internet :

PENNY ccTLD PENNY nTLD Quasi-gTLD ccTLD
.CC (Iles Cocos) .BUSINESS .TV (Iles Tuvalus) – Télévision
.CF (Centrafrique) .LIVE .ME (Montenegro) – Moi
.GA (Gabon) .SITE .CO (Colombie) – Commercial
.GQ (Guinée équatoriale) .WEBSITE .NU (Ile de Niue) – Nouveau en suédois
.ML (Mali) .CLUB .IO (Territoires britanniques de l’Océan indien) – input/output
.PW (Iles Palau) .ONLINE .LA (Laos) – Los Angeles
.TK (Iles Tokelau) .SPACE .VC (Saint-Vincent et les Grenadines) – Venture Capitalist
.WEDDING
.GDN (Global Domain Name)
.OOO (Out of office)
.STORE

 

Les extensions classées “à risques”par le site spamhaus.org
.EMAIL
.RECIPES (Recettes)
.REST (Repos)
.CF (République centrafrique)
.FIT (Fitness)
.ML (Mali)
.WORK (Travail)
.GQ (Guinée équatoriale)
.CN (Chine)
.TK (Nouvelle Zélande)

 

Par Raphael TESSIER et Sophie AUDOUSSET pour EBRAND France

Source : Afnic

 

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