Skip to main content

Vous avez trouvé ? Non, pas encore ? Cherchez bien. L’information pourrait être anecdotique pour le commun des mortels mais intéressante pour les fraudeurs. Titulaires de marque, prenez garde !

Pourquoi ? Parce que la différence entre les deux extensions peut être quasiment indécelable à l’œil nu pour un néophyte, surtout écrit en tout petit dans la barre URL de votre navigateur. Un indice : l’une de ces deux extensions n’est pas écrite dans notre alphabet latin. Voici la solution : le premier .ευ qui apparaît dans le titre est en caractères grecs, le second .eu dans notre alphabet latin habituel.

En effet, depuis le 14 novembre 2019, le registre européen EURid autorise l’enregistrement de noms de domaine écrits intégralement en alphabet grec, extension comprise, comme par exemple ευρώ.ευ au lieu de euro.eu. Si cette ouverture est une opportunité pour le marché grec, elle pourrait l’être aussi pour les fraudeurs : une occasion pour nous de vous rappeler ce qu’est l’homoglyphie et quels sont ses dangers.

Les homoglyphes : faux jumeaux mais vrais dangers

IKEA” en alphabet latin devient “ΙΚΕΑ” écrit en caractères grecs. Avouez qu’il y a de quoi être trompé… On pourrait trouver d’autres exemples, ainsi AMAZON qui, en grec, devient “ΑΜΑΖΟΝ” ou AXA qui devient “ΑΧΑ”. Impossible de les distinguer sans outil de vérification linguistique !

Enregistrer un nom de domaine en remplaçant un ou plusieurs caractères latins par d’autres caractères semblables visuellement est une pratique largement exploitée par les fraudeurs. Les caractères utilisés à cette fin sont appelés « homoglyphes ». Il est facile de les trouver dans les alphabets tels que le cyrillique ou le grec par exemple, mais aussi dans l’alphabet latin (caractères accentués et spéciaux). Utilisé à mauvais escient et associé à une campagne de phishing, le faux nom de domaine devient ainsi un typosquatting très élaboré, quasi indétectable dans une URL ou dans une adresse email.

De telles atteintes sont redoutables pour les marques, parce qu’elles dégradent leur image, peuvent leur coûter très cher et détériorer considérablement la confiance du consommateur qui, abusé, a transmis ses données personnelles et coordonnées bancaires par ce biais, voire même a payé un article qu’il ne recevra jamais.

Titulaires de marques, que devez-vous faire avec le .ευ en grec ?

Lors du lancement de l’extension .ευ, version grecque, il n’a pas été prévu de période de préenregistrement destinée aux titulaires de marques. Aussi, pour les marques internationales, surtout grand public, nous préconisons un enregistrement défensif. D’accord, mais enregistrer quoi ?

Conseil d’expert

La méthode est simple. Il s’agit d’identifier chaque lettre substituable en caractères grecs appartenant aux noms de domaine stratégiques utilisés pour communiquer (nom du site de l’entreprise, nom du président, nom utilisé dans les adresses email, etc.) ; si visuellement, le résultat est trompeur, comme dans notre exemple sur IKEA, vous avez intérêt à déposer le nom de domaine.

Attention toutefois à bien respecter les conditions prévues par le registre EURid : toutes les lettres d’un nom doivent être converties en caractères grecs. Pour vous aider, vous trouverez ci-dessous les 24 lettres de l’alphabet grec :

Les capitales : Α, Β, Γ, Δ, Ε, Ζ, Η, Θ, Ι, Κ, Λ, Μ, Ν, Ξ, Ο, Π, Ρ, Σ, Τ, Υ, Φ, Χ, Ψ, Ω
Les minuscules : α, β (var. ϐ), γ, δ, ε, ζ, η, θ, ι, κ, λ, μ, ν, ξ, ο, π, ρ, σ (var. ς), τ, υ, φ/ϕ, χ, ψ, ω

Si l’opération vous paraît complexe, n’hésitez pas à solliciter votre conseil EBRAND, qui sera à même de la faire pour vous.

EBRAND

Author EBRAND

More posts by EBRAND